Pour le Roi!

Certains Hommes, rejetant ce système sans limite ont tentés de vivre en respectant leur terre, leur nouvelle terre qui leur offrait une nouvelle vie. Il suffisait de la regarder pour comprendre à quel point le pouvoir terrestre dépassait leur propre niveau de réalité. Ces mondes qu'ils tachaient de respecter ne faisait qu'après tout vivre par lui même. Chaque forêt détruite ne voit elle pas sous ses pieds naître la nouvelle herbe ? N'offre-t-elle pas l'occasion aux pauvres graines auparavant délaissées la chance d'aujourd'hui se développer ? Ce que l'on croit être un simple tapis pour construire nos énormes buildings vaut bien plus que notre vie. La question de son prix ne se pose plus. A l'image de cet équilibre innée et complet, certains ont compris que les humains étaient sur le mauvais chemin, et que leur vie ne pouvait être que meilleure si enfin son sens en était compris. Car c'est bien de là que vient ce sens, tout comme l'Homme vient de là.

Ainsi nait cette sacralisation de la terre, de cette force au-dessus de l'Homme, ce tout et ce rien, cet équilibre même. Son rite est loin de toutes les religions des Anciens Temps, sans richesse ni même exagération de foi.

• La Terre, l'Eau, le Feu et l'air sont des éléments sacrés. Il n'est pas question de Dieu ou autres formes humaines supérieures. Pour autant, il n'existe aucune représentation de ceux-ci, ils sont eux-mêmes et le resteront. Il n'y a pas de raison d'en faire des images auxquelles vouer un culte. Seul le respect de ses 4 éléments, que chacun doit avoir dans son lieu de vie est essentiel. Aucun ne doit oublier d'où il vient, et qu'est ce qui lui permet de vivre là où il est.
  
• Aucun intérêt ne peut exister dans une quelconque hiérarchie, quelle soit civile ou spirituelle. Un Homme n'est pas au dessus d'un autre, comme une plante ne l'est pas d'une autre. L'équilibre nous permet de vivre en paix et d'éviter les conflits vains, prompts à nous faire perdre raison.
  
• L'harmonie de la nature doit mener à celle des Hommes. Tout comme un lac tolère les animaux qui vivent en son sein, il est normal et encouragé d'accueillir son prochain avec respect, et le tolérer même si il n'est pas aussi conscient que vous. La diversité de nos cultures, de nos races, de nos identités, de nos existences physiques ne peuvent être une source de rejet ou de violence. Nous sommes tous égaux.
  
• La nature nous offre ce que nous souhaitons tout comme nous lui offrons respect et vie partagée. Nous n'avons donc pas à consommer, ou bien utiliser des éléments synthétiques ou tout autre fabrications sortie des méandres des désirs contre-nature. Tous les médicaments synthétiques, nourriture chimique, produits non naturels sont prohibés et interdits à tous les Hommes conscients ! Nous n'avons pas besoin de ça, qui ne fait que réduire à néant les efforts d'équilibre. Néanmoins, il n'est pas légitime de l'interdire aux autres, par respect pour eux.
  

Histoire du Pays : L'Amas de Narrow représente une ancienne colonie, parmi celles des secondes et troisièmes phases de colonisations de la Fédération Terrienne Unie. Simple refuge pour quelques groupes religieux divergents, ainsi que colons curieux, elle se développa durant plusieurs décennies à l'écart des routes commerciales et sans rôle quel qu'il soit. Cet isolationnisme contribua à laisser la colonie, et celles qui se firent tout au tour à la suite, à s'orienter vers les domaines les moins poussés. L'émergence de l'agriculture, et de l'élevage, fut prépondérante. Au cours des décennies qui suivirent, le nombre de kilomètres carrés reconvertis en champs fut trimplement proportionnel au nombre de colons. République, tout au plus, elle rassembla sous son aile les colonies avoisinantes de l'Amas, afin de créer une bourse unique des Matières Premières Agricoles.

L'apogée vint en 3173, lorsque son axe devint une route commerciale locale majeure. Négociants de viandes et autres grains n'hésitaient pas à payer le prix fort pour faire venir les plus belles ressources de l'Amas. D'autant plus que la FTU, honneur suprême, posta une flotte défensive sur Narrow, planète centrale de l'Amas. Mais cette consécration alla de concert avec la future guerre contre les corporations commerciales, et inévitablement, malgré la flotte de défense, l'Amas représentait un monde la bordure et personne ne vint à son secours. Envahie, partiellement détruite, elle eut un renouveau inattendu.

Le gouvernement fédéral fut renversé par les anciens bourgeois de la planète. Cet abandon ne signifiant pas celui la Fédération, mais il força un retour à l'isolation originelle de l'Amas. Beaucoup remirent en question leurs cultes, quant au sort de leur planète, et c'est fut un des grands réveils du culte naturaliste, déjà présent autrefois. Gagnant d'autant plus le reste de l'Amas, il fut facile aux insurgés de garder sous leur coupe le reste des planètes. Qui plus est, ils créèrent le Royaume de Narrow, soumis à la Fédération, mais maitre de tout l'amas. Les valeurs du culte naturaliste prônèrent un laisser faire unanime, laissant peu à peu s'installer cette nouvelle organisation. Ainsi donc le Royaume se releva petit à petit, après cette période d'instabilité, laissant les politiques s'occuper de la défense de leur Royaume alors que les paysans, le véritable peuple, naturaliste, fit leur richesse. Ce havre de paix offrait une nouvelle vie et un refuge à tous ceux qui le voulaient. Même les aliens, le plus souvent rejetés des mondes de la Fédération étaient accuillis ... Puis la première guerre Xenos fut relativement clémente, et d'autant plus difficile avec une grande inaction d'une partie de la population, mais la seconde guerre fut autre chose ...



Un champs aux reflets dorés ... Le vent traversant les brins avec grace et douceur ... Que reste-t-il aujourd'hui de cette image ? Un souvenir ? Vraiment ? Toute la destruction et la violence de l'assaut a fait perdre conscience de tout ce qui a pu résider jusque là dans notre coeur. L'Amas .. Le Royaume ... La guerre alla si vite, réduisant une à une les chances de survie. Certains osèrent se dresser contre l'ennemi, certains résistèrent, mais la plupart paniquèrent. Les royalistes pour la plupart luttèrent, autant qu'ils purent. Les ainés se sacrifièrent pour sauver les cadets. Et le Roi, lui, s'empara du dernier vaisseau capital de la flotte, et prit une poignée des siens. Les autres, eux, luttèrent pour monter, et c'est avec honte et déchirement que tous fuirent, errant au milieu de ce qu'il restait d'une civilisation autrefois grandiose. Croisant parfois d'autres flottes, chacun parti vers son but, jusqu'à ce fameux trou de vers ... Un dernier espoir, une nouvelle vie, une nouvelle chance ? A qui cet honneur était donné ? La société telle quelle se fit jusque là pouvait-elle vraiment y résister ... ?